L'Âne qui butine


Peter 'Arthur" Caesens & Christoph Bruneel De Lanzedeners

La chambre de rhétorique DE LANZEDENERS (°1993)

‘‘… À travers l’alcool méthylique ils dérivèrent de l’art…’’
De Lanzedeners sont des Rhétoriqueurs Contemporains. Leur nom est apparu d’une insignifiante feuille volante sur laquelle était gribouillé le mot loezedeschker*. Peter ‘Arthur’ Caesens lut fautivement : Lanzedener. Peu de temps après, les trois protagonistes de Driewerf se nommèrent Lanzedeners – qui combinent le sublime avec le trivial, épicé à l’humour franc et intrépide – avec pour intention de donner un contenu dadaïste aux idéaux des rhétoriqueurs.
* Selon Le Glossaire des Lanzedeners, il s’agit d’une petite créature imaginaire qui frappe sur les seins des femmes.
Les trois protagonistes, membres originaux :
- Monseigneur de Casin = Peter ‘Arthur’ Caesens
- Herrn Brunkel = Christoph Bruneel
- Sieur du Roue = Peter Vandewiele (ne partagea qu’au tout début l’écriture collective)
Les rencontres :
In Principio tous les quinze jours. Les activités les plus importantes
des Lanzedeners consistent d’enquiquiner comme bambocheurs jusqu’à la nausée, de philosopher à gogo, de s’adonner à la poésie d’abîme et de savourer de l’ail.
Boisson préférée :
Sang de Lanzedeners (recette maison).
Nouveaux membres :
Ne sont pas recherchés, mais trouvés.
Bibliothèque :
Les Lanzedeners gèrent une Bibliothèque Imaginaire, répandue sur
le centre-ville de Courtrai. Elle contient essentiellement des livres vierges reliés en cuir de veau, pourvus de leur filigrane.

Les grades des Lanzedeners (de bas en haut) :
Les Hommes             Les Femmes
I.     Pré-baiseur    I.     Videuse
II.     Cochon    II.     Baveuse
III.     Maître-Cochon    III.     Cochonnette
IV.     Merdre-Cochon    IV.     Couchonnette
Odeurs du corps et devises :
- Monseigneur de Casin (odeur de carton) : Erst das beffen und dann die Moral. (très libre d’après l’auteur allemand Bertold Brecht (1898-1956)).
- Herrn Brunkel (odeur d’ail) : Il n’y a que l’ail qui m’aille.
- Sieur du Roue (odeur de cigare) : Le foie gras c’est moi.
Manifeste des Lanzedeners (un mini-brouillon) :
Équilibre entre égoïsme et engagement,
sensibilisation et prise de conscience.
Sombrer dans l’ivresse de la pureté.
Nous sommes et restons des silencieux du chercheur de miel.
Les textes des Lanzedeners :
Les textes collectivement écrits par les Lanzedeners se composent de Poèmes d’Abîme et de Textes de circonstance (en néerlandais, français, autres langues… ou un mélange), qui, après, sont inclus dans leur Opus Magnum Le POÈME SANS FIN (… La Triviala Commedia).
Le roman ÉPEROAD-MOVIE, ou l’Eldorado de la Boulette d’Or Flamande, a été écrit à la demande d’une personne à oublier, qui ne s’était pas rendu compte avec qui elle avait à faire. On peut donc dire que le présent roman est un cas à part, qui cependant possède l’esprit authentique et spécifique des Lanzedeners.
Le POÈME SANS FIN (… La Triviala Commedia) :
Le titre Le POÈME SANS FIN (… La Triviala Commedia), n’est certainement pas
une appellation ou une indication de genre vers des utilisateurs & collè-gues écrivains, de la manière dont ils doivent comprendre le document.
Mais, c’est bien un écrit qui ne connaît pas de fin dans l’application de genres et de langues, d’où quelques explications en rapport avec la Langue des Lanzedeners.
La Langue des Lanzedeners, c’est se remettre en mémoire des images sonores. C’est donner de la force magique à la langue, entre la grossièreté campagnarde, le maniérisme aristocratique et les ripailles verbales, stimu-lés par des ambiguïtés et l’hygiène à double fond, par des descriptions et des comparaisons hyperboliques, par des déraillements de mots formulés qui introduisent un monde fantastique et irréel, où le Grand se déplace vers le bas et le Modeste vers le haut. Comme si notre cervelle et nos tripes jouaient au même moment aux échecs, aux dames et aux dés.
La Langue des Lanzedeners, c’est le caractère douteux de la langue comme moyen de communication, plein de comportements inconcevables, de violation et de fécondation de la langue, d’actes symboliques et d’hasard impossible. C’est la langue qui par l’inventivité lexicale, dans l’apparence, l’âme et l’intérieur, met en avant le son et le rythme. Quelque chose comme des œufs rôtis à la broche.
La Langue des Lanzedeners collectionne des amas de mots et de synonymes, des accroissements de lettres et de phrases onomatopéiques, des mono-logues qui s’auto-envahissent et des dialogues qui interfèrent. Elle ne se laisse pas limiter par les frontières d’un système d’une seule langue, et viva l’argot, les dialectes, les jargons, les néologismes, la langue grossière, vigoureuse, de la rue, du non-sens… Elle se laisse accompagner par des textes élastiques, de genres variables, qu’elle malaxe en combinaison avec son autodérision autofécondée vers un ensemble tactile. Ravissant ! Oui, la Langue des Lanzedeners est jolie à croquer pour toute personne ouverte à des jouissances rabelaisiennes.
Jusqu’à ce jour Le POÈME SANS FIN (… La Triviala Commedia) compte 501 pages format A4. Ce texte contient beaucoup de notes de bas de page qui mènent leur propre vie, d’une importance égale à celle du texte principal d’où elles sont apparues. Ces deux blocs de textes sont en communication mutuelle, ce qui n’est pas difficile avec des personnages qui se trouvent aux deux niveaux. Parmi les notes de bas de page, la N° 33 est la plus longue (et pas encore finie), elle compte 73 pages.
Dans le roman ÉPEROAD-MOVIE, ou l’Eldorado de la Boulette d’Or Flamande, on rencontre au Duo de Berneville, Debrassin & Faux-Houblon, les alter egos de Caesens & Bruneel. Dans Le POÈME SANS FIN (… La Triviala Commedia), on les retrouve, entre autres noms de Duo’s alter ego, comme Pjotr Arturovitsj Kazanov & Krostif Maritumatovitsj Brunkoj, où ils ont pour fonction, ici et là dans ce poème, de donner quelques élucidations et de faire quelques interprétations parallèlles.
Caesens & Bruneel sont forcément disposés à prêter ce Duo aux dons compétents – contre une rénumération raisonnable, si oui ou non en nature, où chaque partie s’y retrouve, un peu d’argent de poche en plus est évidemment le bienvenu, en remerciement Caesens & Bruneel paieront un coup – pour des prestations littéraires et extra-littéraires.
Caesens & Bruneel sont naturellement conscients que ceci est jeter des perles aux cochons. Avec tout le respect pour les porcs et autres bêtes de basse-cour, et aussi les humbles et courtois troubadours. Car la majorité des écrivains ne sont, selon leur intime et infaillible baromètre de valeur et de culture, pas dignes d’être retenus. Même à Herpieter Aspelmans ils ne concèdent pas ce privilège.
À part ça, Caesens & Bruneel souhaitent bien accorder quelques données biographiques à propos de Pjotr Arturovitsj Kazanov & Krostif Maritumatovitsj Brunkoj, les fameuses huit vérités :
01 : Les deux sont nés collectivement dans les steppes spacieuses des trop vagues pensées sans notion d’espace et de temps de Caesens & Bruneel.
02 : Pendant leur période adorate luminiscente, ils ont erré des éternités à travers les taïgas, les toundras, et ils ont, en outre, tiré quelques ours sans peau et capturé des lapins polaires.
03 : Ils sont aussi des serfs échappés d’un village sans âmes. (une nette référence au roman Les Âmes mortes, première partie 1842, de l’écrivain russe Nikolay Vasiljevitsj Gogol (01 avril 1809-04 mars 1852). Le roman traite de la fraude d’identité de serfs décédés qui traditionnellement sont aussi appelés âmes. Avec plaisir, Caesens & Bruneel se permettent de faire référence à un tableau de 1909, du peintre russe Ilya Jefimovitsj Repin (1844-1930) : Gogol confie au feu la deuxième partie des Âmes mortes. On y voit Gogol près de l’âtre, le regard halluciné et empourpré, un manuscrit dans la main. Il faut savoir qu’à plusieurs reprises il a brûlé la suite de la première partie des Âmes mortes. Atterrissant dans une élévation mystique absolue, il n’était pas prédisposé à un certain éclaircissement. Sa visite en 1844 en Belgique, et surtout à Ostende, ne lui a pas profité. Mettre les pieds dans la mer du Nord ne lui servit à rien, et vu que James Ensor n’est né qu’en 1860, une conversation entre eux était impossible. Qu’aurait-elle pu donner ? Étrangement, Ostende refait surface… Les Âmes mortes était initialement un projet comme La Divine Comédie (de Dante Alighieri (1265-1312)) qu’il approuvait. Dans la première partie des Âmes mortes Gogol mit en image l’enfer dans la société russe. Dans la deuxième partie il voulait mettre en scène les nobles âmes, et dans la troisième partie le paradis.)
04 : L’université de la vie était, est et sera éternellement leur adage et en même temps leur destin, indépendamment de n’importe quelles conditions atmosphériques.
05 : Dans leurs occupations quotidiennes ils se développent comme des éreintants laquais de textes. Quel plaisir ils prennent !

06 : Ils ne souhaitent pas vraiment éviter la polémique. Mais la polémique les évite. Pour ce Duo, on peut donc parler d’une qualité maudite, qui par les autres est qualifiée comme un défaut.
07 : Ils ont acquis une grande connaissance culinaire de la conscience humaine. De ce qu’il se passe aux lieux d’aisances, ils savent tout. Ils y ont mangé du lard, du fromage et autres garnitures.
08 : Caesens & Bruneel mentionnent comme huitième vérité leur expertise orGiEginale lardée et documentée d’érudition, de relativisation, d’interprétation et d’absurdité.
Texte (Peter ‘Arthur’ Caesens & Christoph Bruneel)©

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